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pissarro autographe

Camille PISSARRO - Sur le décès de son fils

Camille Pissarro (1830-1903)

 

Lettre autographe signée depuis Eragny Bazincourt, le samedi 27 novembre 1897 (deux jours après le décès de son fils), à sa femme Julie Vellay. 1 page in-8. Petites taches et pliures

 

"Ma chère Julie, Nous avions beau nous attendre à apprendre d'un moment à l'autre la mort de notre pauvre enfant, depuis si longtemps éprouvé, le choc n'en est pas moins bien dur. Pauvre petit, tous les jours je souffrais, nous souffrions tous de le savoir si malade, enfin c'est fini, il ne souffrira plus. Je suis de ton avis, il ne faut pas ramener le corps de notre pauvre fils ici, ce serait trop d'émotions pour les enfants, fais du reste comme tu croiras le mieux et comme me disait Georges selon nos idées. Maintenant, ma pauvre et chère femme, il faut avoir du courage et te soigner ainsi que Georges. Tu sais qu'il y a encore d'autres enfants qui ont besoin de nous, la fatalité veut que nous soyons impuissants, mon pauvre Titi ne restera pas moins dans notre souvenir mais que la séparation est dure !!... Faut-il vous envoyer de l'argent, dis-le moi sans tarder, car vous allez avoir des frais imprévus. Ne dites rien à Lucien, lui aussi m'inquiète ! Tous les enfants sont bien chagrins, ils t'embrassent, ainsi que ton mari affectionné. Je vais faire des lettres de faire-part à Gisors [...]"

 

Félix Pissarro est mort de la tuberculose à Kew, près de Londres, le 25 novembre 1897, à seulement vingt-trois ans. Ce drame plongea Camille Pissarro dans une période de profonde douleur qu’il ne parvint à apaiser que par le travail. Désireux de s’éloigner de la tristesse régnant à Éragny, où cette lettre est écrite, il choisit de s’installer à Paris pour peindre durant les mois d’hiver. Comme ses parents l’avaient souhaité dans ce courrier, le corps de Félix ne fut pas rapatrié : il repose toujours au cimetière de Richmond, à Londres.
 
Provenance : Osenat
 
Envoi soigné
Retour accepté
1 900,00 €Prix
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