[Trahison de Murat] Le ROY de ROCQUEMONT
[Trahison de Murat]
Louise-Marie Tècle Le Roy de Rocquemont (1763-1815), filleule de Louis XVI et gouvernante des princesses Murat à Naples, mère d'Athénaïs d'Arlincourt, gouvernante de la princesse Laetitia à Naples.- Deux lettres autographes à son gendre le baron Charles d'Arlincourt. Naples, 1er février 1814 et sans date. 7 pages in-8.Contexte : Le 11 janvier 1814, Joachim Murat, roi de Naples, signe un traité d'alliance avec l'Autriche, scellant ainsi sa rupture avec Napoléon.« Je vous ai écrit par le maréchal Pérignon, son fils a dû mettre la lettre à la poste à Rome. Votre femme vous écrit sans cesse par Keissener. Le général Soie qui est venu chercher sa femme, et qui n'a pu rester après sa démission donnée au Roi lui-même, que quelques heures ici, le consul de France qui est parti avant hier a aussi une lettre s'il vous trouve à Modène. Tous les officiers de votre régiment ont donné leur démission, vous ne pouvez plus douter, mon cher ami, du dénouement. Les événements de Rome et toutes les nominations napolitaines dont les journaux de Naples retentissent, ne peuvent plus laisser rien de douteux. Que dites vous ? Que faites vous ? Nous n'avons eu qu'une lettre du 21 janvier de Bologne, bien insignifiante, votre femme se désole de l'incertitude de sa position, son parti serait bientôt pris si elle savait où vous êtes, elle a du courage et l'honneur est aussi bien exprimé dans ses paroles qu'il est gravé dans son coeur []. Le général Domont va bientôt partir et mille autres dont vous aurez vu déjà une partie puisque vous êtes sur le chemin de notre patrie. Lord Bentink est arrivé hier, c'est une visite d'importance, Dieu seul connaît le cœur des hommes et leur arrière pensée, la mienne mon ami est de vous aimer, de vous croire sans faiblesse, sans incertitude et toujours dans un chemin de droiture et de bonne foi qui satisfait dans le cours de la vie et qui ne cause que des jouissances de cœur dans l'avenir []».«[] Il faut pourtant tâcher de vous dire ce qui se passe ici []. Le maréchal Pérignon retourne en France. Nous avons ici le comte de Mier et les deux envoyés autrichiens, qui y sont depuis quinze jours ; aussi l'aide de camp de lord Bentink, on l'attend lui même, la Grande Bretagne est bien fréquentée et son maître Magatty s'en trouvera sûrement fort bien []. Je suis Je suis bien fâché que vous soyez enfoncé dans cette Marche d'Ancône où on dit que vous êtes mal pour vos chevaux, vous auriez, si vous fussiez resté à Rome, embrassé le bon et digne maréchal dont le caractère ne se démentira jamais [] Adieu mon bon Charles, je ne vous en dirai pas davantage, je crois avoir tout dit, mais ce que je ne me laisserai jamais de vous répéter c'est que je vous aime aussi tendrement qu'une bonne mère []"Très bel étatEnvoi soignéRetour accepté
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